Prologue
La grosse voix
Un homme seul sur scène, assis sur une chaise de bois.
La grosse voix : (en regardant le sol, d’une voix monotone et lente)
C’est la pénurie, la famine, les gens ne s’aiment plus du tout. Fuyez, vos enfants sous le bras ! (Il relève les yeux et prend un ton de plus en plus expressif)
Mangez vos cœurs, ils n’ont plus de sens, mangez vos cœurs, ils sont gros et mou (il se lève) séchez ces ersatz de larmes qui n’ont plus de sel et ravalez vos mots tendres ! (Il cris tout a fait) ON VOUS ENCULE ! Vous vous faites avoir, on se moque de vous, on se paye votre gueule, on vous ment ! (Il monte sur la chaise) les autres n’existent pas, posez vos enfants par terre, vomissez vos baisers par le nez, les oreilles, le cul, vos pores suintent l’argent que valent vos femmes, piétinez vos enfants, ils ne grandirons pas, a vendre des conneries dans des conneries de magasins dans cette connerie de costume trois pièce ! Piétinez vos enfants, on a plus rien a vendre, les fleurs ont fanées, les papillons ont foutus le camp, ça pue la haine ici, bouchez vous le nez les uns les autres !
Il descend de sa chaise, la prend sous le bras et va s’installer dans un coin de la scène, devant. Il reste ici pendant toute la durée de la pièce.