Mercredi 26 janvier 2011 à 20:39
La ville est immense, comme des yeux jaunes dans la nuit, on ne voit rien d'autre que ses propres pas sur le goudron mouillé, et pourtant il y aurait tant à dire. Les doigts écorchés des passants qui ont froid sont comme des etoiles mortes, ces mains tordues par les mensonges. La ville est immense, et quand les gens se voient, ca ferait comme ces doigts ensanglantés dans une prise electrique, ca ferait mal et peur, ca ferait comme des fourmies partout.
Petits enfants perdus, pour accrocher un regard vivant , il faudrait courir plus vite que ces trains qui n'attendent personne.
la ville est immense, et quand la ville devore nos joues griffées par le vent du nord, c'est comme si on avait tort d'étre encore en vie.
Derriére les portes, derriére les fenetres, il y a des gens qui saignent, il y a des gens qui s'aiment, il y a des gens qui ne sentent rien du tout. Heureusement qu'il y a la pluie qui nous reveille, et qu'un chien aboie au dehors, Paris serait tentée d'occulter tous ces eclats de voix qui voudraient dire des choses.
Ou sont les nouveaux nés, qu'on bercaient sur les toits, pour leur donner la ville a gouter, ou sont les chansons triste? La fille est bien trop immense pour ces pieds minuscules piétinés par Janvier qui sent l'amour et qui pleure en silence. Le temps est different comme il est pareil ailleur, il a ralentit ses long bras pour noyer dans l'hiver tout les enfants du monde qui n'en sont plus du tout.
La ville est immense, elle fait du mal et elle fait du bien, il faudrait chanter plus fort que les trains et le temps, pour ne pas mourir vivant.