Daisy

Daisy

Jeudi 16 décembre 2010 à 21:47

Tu bouillonnes, bébé,
Sous ta crinière rousse,
Tu bas les cartes, à badiner,
Pour qu’on ne voit pas ta frousse.
Tu brûles à gros bouillon,
Au bout de tes brimades,
A tous les prendre pour des cons
Tu pars seule en balade.
Les bals des verres ballons
Dans des mansardes mal chauffées
Agitent les papillons
Que tu as avalé.
Petite blonde de bas étage,
Au 5eme abandon,
Tu briseras le paysage
D’un coup de bas nylon.
Ne te fais pas de bile petite beauté
T’as des bouts dans ton jeu
Tu brille encore en société,
Tu trouveras bien un amoureux.
Bercé par le blizzard,
Tu boucle tes bagages
blinder les poches de cafard
T’embrasses le rivage
Que tu es belle petite beauté,
Quand tu rues dans les brancards
Tu es bandante même boudinée
Dans tes fringues de bagnards.
Des bagatelles pour bandelette,
Tu balais du bois mort,
A biaiser pour pas qu’on t'embete
Tu bafouilles et tu mords.

Vendredi 10 décembre 2010 à 10:49

Prologue 

La grosse voix

 

Un homme seul sur scène, assis sur une chaise de bois.

La grosse voix : (en regardant le sol, d’une voix monotone et lente)

C’est la pénurie, la famine, les gens ne s’aiment plus du tout. Fuyez, vos enfants sous le bras ! (Il relève les yeux et prend un ton de plus en plus expressif)
Mangez vos cœurs, ils n’ont plus de sens, mangez vos cœurs, ils sont gros et mou (il se lève) séchez ces ersatz de larmes qui n’ont plus de sel et ravalez vos mots tendres ! (Il cris tout a fait) ON VOUS ENCULE ! Vous vous faites avoir, on se moque de vous, on se paye votre gueule, on vous ment ! (Il monte sur la chaise) les autres n’existent pas, posez vos enfants par terre, vomissez vos baisers par le nez, les oreilles, le cul, vos pores suintent l’argent que valent vos femmes, piétinez vos enfants, ils ne grandirons pas, a vendre des conneries dans des conneries de magasins dans cette connerie de costume trois pièce ! Piétinez vos enfants, on a plus rien a vendre, les fleurs ont fanées, les papillons ont foutus le camp, ça pue la haine ici, bouchez vous le nez les uns les autres !

 Il descend de sa chaise, la prend sous le bras et va s’installer dans un coin de la scène, devant. Il reste ici pendant toute la durée de la pièce.


Jeudi 9 décembre 2010 à 20:45

Il n’y a plus de lait,
J’ai eu une insomnie.
J’ai vidé la bouteille dans le creux de mon lit.
J’ai regardé l’horloge,
Chaque heure que j’attendais,
Me lacérer la gorge
De douze coups de fouet.
Il n’y a plus rien dans l’écuelle,
Mon pauvre chat crève de faim,
Et si la nuit je suis cruelle
C’est parce qu’on m’a coupé les mains.
J’ai regardé ma gorge,
Chaque heure que j’attendais,
Dans le creux de l’horloge les minutes dormaient.
La dernière goûte est au voisin
J’avais un bol de coté,
Mais toi tu as dormis jusqu’au terminus du train,
Alors ne m’en veux pas si le lait a tourné.

Vendredi 3 décembre 2010 à 12:36

 

Ne me déteste  pas trop,
Tu y perdrais si peu
Tes forces seront vaines
A me rendre ivre morte
En plein après midi.
Ne prend pas cette peine,
Ce serait fatiguant,
De tenter de me rendre folle
En ignorant ma peine
Qui sentirait l’alcool.
Quand tu sentiras, toi, le  souffle,
Ivre saoul, de ma haine
Si douce.
Tu prendras ta brosse à dent, et ton humour en marche
Oui, je m’en moque, Mon amour
Je connais d’autres femmes,
que j’aurais mieux choisies.
J’aurais la gueule de bois
A vingt et une heure trente,
D’avoir vomi mon rêve
Cuvé mes larmes
Et j’ai changé les draps.
Mais tu es sourd muet
Et la ville se marre.

Dimanche 28 novembre 2010 à 19:00

Je suis arrivé un 3 septembre.
Il n'y avait pas encore de meuble, maintenant y'a des trucs  partout et j'ai la flemme de faire le menage. Souvent ,parfois,  il y a des gens qui dorment avec moi, ils me regardent dormir, parfois ils me touchent, parfois ils sont saouls et ronflent, et mes draps sont plein de cendre, de sueur,  de larmes.
Je suis arrivé un 3 septembre 2010, j'ai  deux mois et vingt cinq jours de plus aujourd'hui mais je suis pas plus grande . Je suis toute petite minuscule et je me tasse, je deviens microscopique, je deviens creuse.
Peut etre qu'un jour j'arriverais a manger seule devant ma table en bois blanc , peut etre qu'un jour j'arreterais d'attendre que quelqu'un vienne  prendre la place de gauche dans mon clic clac ikea. Ou peut-etre pas.
J'arrive pas a m'en defaire. J'arrive a me defaire de rien, de ces trois années derriere moi, de l'odeur de la biere et de l'herbe mouillé, des coups de pieds dans les cartons, des salle d'attente de gare. J'arrive pas a m'en defaire de mon sac de week end, de mon chat, de mes prisonniers, des coccinelles et de la montée, j'en chie toujours autant sur les chansons d'amour, et j'oublie sa voix.
On me prend plus jamais au serieux.

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