" hé, j'ai garé ma porche dans la rue derriére, mon chauffeur vient me chercher à dix-sept heure j'ai rendez-vous avec shakira".
Il est 14h autour de la petite maison. Les gars se sont tous deja bousculé devant la porte qui peut s'ouvrir que de l'interieur; les tickets pour les douches, pour le medecins, ils sont tous assis un peu partout avec leur café dégueulasse en train d'essayé de se rouler des clopes avec des restes de megots pourris. Il arrive toujours un peu aprés la cohue des gars qui se hurlent dessus et qui jouent des coudes pour laver leur linge en premier. Avant, il transportait se petit sac de sport, mais maintenant il laisse tout dans le casier du centre d'hebergement ou il a trouvé une place. Alors il prend juste son parapluie et le direct matin et il s'assoit sur un banc tout seul, avec son café et sa troisiéme cigarette de la journée. Il dit bonjour, quand meme, mais surtout a Bruno. Il ne vient pas vers moi et ne me demande jamais de cigarette comme les autres meme si il en a pas, il me propose du café quand il va en chercher . Il vient pas vers moi mais il attend que je vienne, il va vers personne, en fait, simplement parce qu'il est timide, depuis huit moi qu'il a arreté de boire. Quand je m'assois sur le banc à coté de lui pour lui demander, comment tu vas, il me raconte un peu tout ce qui s'est passé entre dix sept heure hier et quatorze heure aujourd'hui, et comment il se sent, comment il gere, sans l'alcool et sans le shit, et ses colocataire, et l'atelier theatre, et la météo, et les films qu'il a vu, et ses anciens amis, et tous les boulots qu'il a fait, son rendez vous pole emploi, le menu du midi, le trajet de metro, il cite NTM en 1991 et il me demande ma date de naissance pour jouer à l'euro million.
On dirait qu'il est jeune, on dirait qu'il est un enfant, comme ca, quand on lui parle pas, il est tout petit et tout calme, mais il est pas si jeune que ca. Avec l'alcool, il a tout perdu, son logement, son travail , il faisait n'importe quoi. avec l'alcool, quelle merde l'alcool.Une fois, il a meme planté une fourchette dans la cuisse d'un type qui l'emmerdait, mais ca, il s'en souvenait plus le lendemain, alors il fallait bien arreter, et maintenant, ca va.
Quand d'autre gars s'approchent de nous, il parle plus trop, sauf si c'est Bruno, et quand il y en a trop, il s'en va simplement ;s'assoir tout seul sur un autre banc, chercher un café. Il aime pas quand il y a trop de monde, il le dit jamais, mais il prefere quand il y a que Bruno, moi, et parfois quelques autres, alors on peut parler du systeme social, du parrain, des animaux, et du Detective qu'il epluche soigneusement tous les mercredi.
Daisy
Daisy
Vendredi 24 juin 2011 à 19:32
Mardi 7 juin 2011 à 19:08
Il m'a tout raconté. Pas trop fort, parce qu'hier il a trop picolé, et qu'il y a du bruit dans la maison, puis il y a ses potes du campement a coté, et c'est qu'à moi qu'il raconte. Gamin a 38 ans, les yeux bleu, une casquette multicolore , deux chiens et les pieds sales. Il dort dans les bois mais ca ne lui fait pas peur, il se debrouille, c'est la survie, mais il sait tout faire, et vendredi, il seront douze pour faire un barbecue dans le bois. Quand il m'a invité, j'ai sourie.
C'est a cause de son ex-femme, avant, il avait arreté l'alcool, mais elle avait quatre momes, le matin a sept heure un verre de pastis, et lui il bossait la nuit, alors pour en finir, il a du partir de chez lui, laisser son appartement, cette femme qui buvait son argent dans des verres à moutarde, sa voiture, tout. Il a pris un train dans la gare ou je suis née et il est venu a Paris. C'est comme ca qu'il a relplongé, en achetant une bouteille à la gare. Ca faisait cinq ans, cinq ans qu'il buvait plus. A cause de ses chiens, il trouve pas d'appartement, mais il s'en separera jamais, il les protége, c'est le plus important pour Gamin, meme si il doit dormir dans une tente toute sa vie, il lachera pas, et tant qu'il touche le chomage il se debrouille. Aprés une douche, ses pieds sont toujours un peu noir et il me propose un café et une cigarette et moi j'ai les mains qui tremblent dans mon gilet bleu et je lui dit que je resterai pas toujours ici. Alors Gamin sourit plus, il me dit que je suis speciale, et moi je rentre dans mon appartement sec, il y a des trucs dans le frigo et j'ai envie de pleurer.
Dans sa sacoche il y a tout ses papiers, tout ses diplomes, toute sa vie, et il la tient bien serré contre son ventre parce qu'il y a tout dedans le plus important, que le reste il s'en fout, l'argent, le matos accumulé, c'est pas important, mais ses diplomes c'est tout ce qu'il a, et il m'assure que dans n'importe quelle boite il le prendront. Ca me rend un peu triste moi, quand il me dit sure de lui qu'il va trouver un appartement, qu'il ira au culot dans les agences et qu'il va finir par trouver, parce qu'il en a marre de boire, une sacrée descente qu'il dit, le mousseux et le pastis, mais c'est plus de son age, il veut se poser Gamin, tranquille, les conflits, le bruit, les bagarres, demonter et remonter sa tente, parler fort et attendre sa douche, c'est plus pour lui. " Il y en la dedans, faut pas croire . "
C'est a cause de son ex-femme, avant, il avait arreté l'alcool, mais elle avait quatre momes, le matin a sept heure un verre de pastis, et lui il bossait la nuit, alors pour en finir, il a du partir de chez lui, laisser son appartement, cette femme qui buvait son argent dans des verres à moutarde, sa voiture, tout. Il a pris un train dans la gare ou je suis née et il est venu a Paris. C'est comme ca qu'il a relplongé, en achetant une bouteille à la gare. Ca faisait cinq ans, cinq ans qu'il buvait plus. A cause de ses chiens, il trouve pas d'appartement, mais il s'en separera jamais, il les protége, c'est le plus important pour Gamin, meme si il doit dormir dans une tente toute sa vie, il lachera pas, et tant qu'il touche le chomage il se debrouille. Aprés une douche, ses pieds sont toujours un peu noir et il me propose un café et une cigarette et moi j'ai les mains qui tremblent dans mon gilet bleu et je lui dit que je resterai pas toujours ici. Alors Gamin sourit plus, il me dit que je suis speciale, et moi je rentre dans mon appartement sec, il y a des trucs dans le frigo et j'ai envie de pleurer.
Dans sa sacoche il y a tout ses papiers, tout ses diplomes, toute sa vie, et il la tient bien serré contre son ventre parce qu'il y a tout dedans le plus important, que le reste il s'en fout, l'argent, le matos accumulé, c'est pas important, mais ses diplomes c'est tout ce qu'il a, et il m'assure que dans n'importe quelle boite il le prendront. Ca me rend un peu triste moi, quand il me dit sure de lui qu'il va trouver un appartement, qu'il ira au culot dans les agences et qu'il va finir par trouver, parce qu'il en a marre de boire, une sacrée descente qu'il dit, le mousseux et le pastis, mais c'est plus de son age, il veut se poser Gamin, tranquille, les conflits, le bruit, les bagarres, demonter et remonter sa tente, parler fort et attendre sa douche, c'est plus pour lui. " Il y en la dedans, faut pas croire . "
Lundi 6 juin 2011 à 19:19
A vue de nez, le type doit avoir dans les cinquante piges. Moi je dis ca, je peux me planter de dix ans , mais on peut jamais savoir avec ces mecs la, alors pour essayer d'evaluer le temps passé sur terre de la personne en face de moi, je l'imagine avec des dents, je l'imagine sans toutes les cicatrices qui lui barrent la gueule comme des dessins d'enfants, je l'imagine sans les valises qu'il a sous les yeux a force de dormir dans des cabines telephoniques ,devant votre porte ou a la station ou je prends le metro tout les matin. Mais bon, ca m'empeche pas de me planter, c'est pour ca que maintenant je dis trop rien quand un des types me gueule à la volée, "hé mademoiselle, a ton avis j'ai quel age ! ". cinquante, ou quarante en fait, meme lui il est pas trop sur mais il se souvient au moins de l'année, de la mort de sa mere, de son boulot de barman serveur a lille quand il avait 18 ans, de l'endroit ou est planquée sa tente au bois de vincennes , du prix du litron de rosé chez l'arabe et de l'heure d'ouverture du samu social.
Avant ce type la, il etait maitre chien, il bossait dans la securité, dans un bar, il etait enseignant, delinquant, bulgare, roumain, polonais ou malien, avant il etait papa, fils, jardinier, cuisto, heureux, malheureux, sobre, sous un toit, chomeur, valide, militaire, psychologue. Mais voila bon dieu, c'est la vie, quand tu perds tes parents, les parents c'est tout, c'est sacré, quand tu perd tes parents t'as plus rien du tout, et puis il y a l'alcool aussi, quelle merde l'alcool, quelle merde la drogue , puis on fait des conneries aussi, mais c'etait avant ca, c'etait en 1992, 1978, 2001. Alors voila comment on en arrive la, la société elle s'en fout de toute façon, ces type la c'est de la merde, puis le logement a paris, et le boulot, c'est pas possible, c'est la galére, a Paris on replonge, et les gens ils s'en foutent, mais on est toujours vivant, meme si on sait pas ce qui peut arriver dans la nuit ou sous un metro, on sait jamais, alors peut etre que demain ce mec la il sera plus la mais j'ai refait du café et il est seize heure quinze alors j'ai coupé le quatre quart.
Avant ce type la, il etait maitre chien, il bossait dans la securité, dans un bar, il etait enseignant, delinquant, bulgare, roumain, polonais ou malien, avant il etait papa, fils, jardinier, cuisto, heureux, malheureux, sobre, sous un toit, chomeur, valide, militaire, psychologue. Mais voila bon dieu, c'est la vie, quand tu perds tes parents, les parents c'est tout, c'est sacré, quand tu perd tes parents t'as plus rien du tout, et puis il y a l'alcool aussi, quelle merde l'alcool, quelle merde la drogue , puis on fait des conneries aussi, mais c'etait avant ca, c'etait en 1992, 1978, 2001. Alors voila comment on en arrive la, la société elle s'en fout de toute façon, ces type la c'est de la merde, puis le logement a paris, et le boulot, c'est pas possible, c'est la galére, a Paris on replonge, et les gens ils s'en foutent, mais on est toujours vivant, meme si on sait pas ce qui peut arriver dans la nuit ou sous un metro, on sait jamais, alors peut etre que demain ce mec la il sera plus la mais j'ai refait du café et il est seize heure quinze alors j'ai coupé le quatre quart.
Vendredi 6 mai 2011 à 19:26
Mon voisin s'appelle Franck. je le sais a cause de la petite fiche que la gardienne a scotché sur un des murs du hall de l'immeuble, elle a tout ecrit a l'envers, mais on comprend a peu prés, alors je sais que mon voisin s'appelle Franck et qu'il habite avec sa copine. Franck il doit avoir une trentaine d'année , et sa copine, peut etre 20. On dirait bien qu'elle parle pas un mot de francais alors quand il l'engueule et que ca traverse les murs, ca doit pas etre simple pour elle de se defendre. Franck il ecoute du neo dark metal underground de cave le dimanche matin quand il passe l'aspirateur , et il supporte pas le bruit des autres. Alors, quand a deux heures du matin il telephone dans le couloir, avec tout plein de gros mots, parce que ca exprime mieux ce qu'il veut dire, quand il rale sur le monde entier et que tout l'immeuble l'entend, quand il met la musique a fond et qu'il tape dans les murs et qu'elle pleure, moi j'ose rien dire parce que j'ai pas envie qu'on m'engueule aussi. Franck il a un physique de petite frappe, une voix grave au ton meprisant et vulgaire. Alors je m'habitue au neo dark metal underground , et quand il me fais trop chier, je met les jonas brothers au volume maximum et on fait un battle .